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Les facteurs explicatifs de la mortinatalité à l'hôpital générale de référence de Kikwit 1.

De Janvier 2018 à Décembre 2021

 RESUME

 

 La mortinaissance est un problème majeur de santé publique dans le monde, c’est un décès d’un fœtus in-utero au-delà de 22 semaines d’aménorrhée (SA), les estimations de la mortinaissance varie d’un pays à l’autre allant de 0.5% à 13,5% dans le monde. Les objectifs de cette étude est de déterminer les facteurs explicatifs et  les signes clinique associées à la  mortinatalité chez les femmes enceintes qui accouches  à l'Hôpital Général de Référence de Kikwit 1. C’est une étude rétrospective réalisée à la maternité de l’hôpital général de référence de Kikwit 1 du 1er janvier 2018 au  31 décembre 2021. Un sondage aléatoire simple a été effectué et 80 cas de mort-né et 160 témoins des naissances vivantes  ont été retenus.   Nous observons  que 5 femmes sur 100 accouchent une naissance mort-né  à  l’HGR/KIKWIT 1, l’âge maternel médian des femmes pour les cas est de 31.5ans (23, 36) et les témoins 30 ans (26 ; 36), le terme médian est de 38SA (29;41) parmi les cas et 38SA (30;41) pour les témoins. Les facteurs de risque associés à la mortinaissance retrouvés sont : la consultation prénatale incomplète multiplie à quatre fois le risque de la mortinatalité (OR :4 ; IC95% : 1,39-10,98),les antécédents de la  mortinatalité multiplient à huit  fois le risque de la mortinatalité (OR :8,8 ; IC95% :2,36-33,3) et les signes cliniques associés les plus retrouvés sont la diminution des mouvements foeto actifs (OR :25 IC95% ;1-170),les hémorragies génitales (OR=5.88 IC à 95(2.28-100)) et la notion de la fièvre auprès des femmes en ceintes  (OR=8.62 IC à 95(2.8-26,31)).  La surveillance rapprochée et rigoureuse de la grossesse dès la conception jusqu’a` l’accouchement, la sensibilisation de la communauté  et l’adoption des actions des  politiques visant le renforcement de la consultation prénatale (CPN) de qualité, ainsi que le dépistage précoce des signes tel que ; la fièvre, les hémorragies génitales , la diminution des mouvement foeto actifs ( MFA) avant l’accouchement réduiraient sensiblement la mortinatalité auprès des femmes qui accouchent à la maternité de l’hôpital général de référence de Kikwit 1.

Mots-clés : les facteurs explicatifs, Mort-né, Kikwit1

 

  1. INTRODUCTION

La survenue d’une grossesse dans une famille est un moment de joie non seulement pour cette dernière mais aussi pour la société et les personnels soignants. Il est  malheureux de constater que cette joie se transformée en tristesse en cas de mort fœtale. La mort fœtale est définie par l’organisation mondiale de la santé comme étant, le décès d’un fœtus in-utero au-delà de 22 semaines d’aménorrhée (SA) ou les produits de la conception de 500 g si le terme est imprécis [1]. Il faut noter que dans nos milieux l’âge le plus retrouvé et de plus de 28SA.  Un fœtus est dit mort-né lorsque la mort survient pendant la grossesse, soit pendant le travail d’accouchement. Dans le premier cas, on parle de mort anténatale ou mort fœtale et  dans le second cas, on parlera de la mort perpartale. La santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant figure parmi les grandes problématique et prend place de plus en plus dans les débats publics et  ainsi inscrite dans les divers agendas internationaux [2].

Des millions de mortinaissances non comptabilisées et non reflétées dans la politique mondiale de la santé surviennent chaque année  jusqu'à nos jours.. Les objectifs du développement durable (ODD), ne tiennent pas suffisamment compte les mortinaissances, tout comme dans la charge mondiale de mortalité [3]. Un tel silence cacherait la gravité du problème et empêcherait l'investissement pour lutter contre cette tragédie, pourtant  le nombre de mortinaissances, leurs causes ainsi que des solutions éventuelles sont la clé pour concevoir des politiques et des programmes efficaces pour répondre à cette problématique [4].  Néanmoins les soins de santé de la mère et du nouveau-né de haute qualité constituent le pilier des services de santé essentiel, à savoir les soins nutritionnels au cours de la période précédant la conception, aux soins de qualités de la mère pendant la grossesse et les soins de qualités pendant l’accouchement. les  soins essentiels de la femmes enceinte  doivent être davantage renforcés pour résister contre la mortinatalité  pendant cette période de la pandémie de la COVID-19 [5].

A savoir que quatre-vingt-treize pays du monde appliquent actuellement les recommandations du plan d’action de l’organisation mondiale de la santé (OMS) et du fond de nation unie pour l’enfance (UNICEF) « Chaque nouveau-né » et suivent leurs progrès. Il démontre à suffisance  qu’il est possible d’accélérer les progrès  dans la lutte de la mortinatalité qui risquerait d’être sapé si l’on n’agissait pas promptement  pendant cette période de crise sanitaire . Nous citons la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19), où on révèle les faiblesses notoires du système sanitaire [6]. Il s’avère clairement que la meilleure solution consisterait à renforcer le système sanitaire dans son ensemble tel que nous le préconisons. La lutte sur les mortinaissances et le décès néonatal représentent une préoccupation majeure dans le système sanitaire afin de sauvegarder la vie de la femme enceinte et du nouveau-né. Toutefois, l’investissement consacré à cette question est plus faible et voire dérisoire dans le cadre de la continuité des soins. [7]

A ce propos, des progrès escomptés pour la réduction du taux de mortinatalité ont été tellement lents de 2000 à 2019, ajoutons que le taux annuel de réduction de 2,3% de la mortinatalité, contre une réduction de 2,9% de la mortalité néonatale et de 4,3% de la mortalité des enfants âgés de 1 à 59 mois. Ces progrès sont probablement possibles grâce à une politique de programmation du système  de santé publique qui nécessiterait des investissements judicieux. [8].  Notons que plus de 2,6  millions de bébés naissent mort-nés chaque année à travers le monde, en 2019,  14 naissances sur 100 accouchement étaient sans vie, selon  le rapport de l’ONU publié en octobre 2020. L’on taxe cette mortinaissances  comme étant  « une tragédie négligée » qui pourrait être aggravée par la pandémie de la Covid-19 [8]. La prévalence mondiale de la mort fœtal diffère à travers le monde d'une région à une autre. Et cela avec 2% dans le monde, 0,5% dans les pays à hauts revenus [9].

En 2010 la France était le pays le plus touché sur le plan de la  mortinatalité en europe, soit 9,2% et  au centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen en France le taux global de la mort fœtale in utero (MFIU) fut  de 6,2 %  par rapport aux naissances vivantes [10]. L’Afrique bat le record sur la mortinaissances avec  un  taux qui varie d’un pays à un autre. En l’occurrence en Guinée Conakry, Diallo M.H. a retrouvé 6,9% à l’hôpital de Mamou en 2016 [11]. Au Mali les données sur la mort fœtale in utero(MFIU), étaient de 11,9% au centre de santé de référence de la commune II du district de Bamako en 2014 et au centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré de Bamako le taux d’accouchement de mort-nés était de 9,8% en Juillet 2015 [12].  En  République Démocratique du Congo (RDC) les études réalisées sur la prévalence de mort fœtale in utero, ont donné les résultats ci-après 13,5% à l’Hôpital général de référence (HGR) de Kamina, 4,5% à l’hôpital provincial de Goma (Nord Kivu) et 3,9% à Bunia au centre évangélique de Nyankunde [13,14].

Dans la province du Kwango et du Kwilu; l’étude évaluative réalisée par l’école de Santé Publique de Kinshasa (ESPK) en collaboration avec l’université de tulane  en juillet 2018 et en décembre 2019, la mortinaissance est passée de 30,7 à 20,9 pour 1000 accouchements.[15] 

Pour réduire les décès de nouveau-nés et les mortinaissances évitables d’ici 2030 (ODD3), 32 pays du monde avaient fixé la cible de la réduction du nombre de mortinaissances à 12 pour 1000 naissances vivante [16]. Il faut noter que le diagnostic de la mort fœtale in utero est relativement facile, mais ses causes, sa prise en charge ainsi que ses complications et surtout ses retentissements psychologiques demeurent une préoccupation majeure pour le clinicien et les sages-femmes [17]. Ainsi donc, cette étude s’inscrit dans le cadre de la politique sanitaire préventive de la mortinaissance à la maternité de l’hôpital général de référence de Kikwit 1. L’étude va permettre d’atteinte des objectifs assignés et d’apporter une contribution à l’identification des facteurs de risque de mort fœtale in utero(MFIU) dans notre milieu d’étude. Cette étude va proposer des recommandations en vue de réduire le taux de mortinaissance, car aucune étude à notre connaissance n’a été réalisée à cet effet. Cette impulsion devient le leitmotiv qui a fait que la présente étude puisse être réalisée.

               Au cours de cette étude, notre réflexion est axée sur la préoccupation de savoir quels sont les principaux facteurs de risque de la mortinaissance à l’Hôpital Générale de Référence de Kikwit 1 durant la période allant du mois de janvier 2018 jusqu’au mois de décembre 2021. Certains facteurs peuvent être associés à la mort fœtale  in utero chez la femme enceinte. La présente étude vérifiera l’association de quelques-uns de ces facteurs, les facteurs sociodémographique, les pathologies médicale liées à la grossesse, les antécédents gynéco-obstétricaux et les signes clinique associés à la mortinatalité.

L'objectif général de cette étude était de contribuer à l'amélioration du bien-être de la sante de la  mère et de enfant par la prise en charge préventive de la mortinatalité ainsi que les signes cliques associés. De cette préoccupation principale se dégagent les objectifs spécifiques ci-après: Déterminer les facteurs de risques  liés à la mortinatalité et les signes cliniques associés    à l’Hôpital Générale de Référence de Kikwit 1 du janvier 2018  à décembre 2021.

  1. METHODOLOGIE

 

Nous avons mené une étude cas-témoins mono-centrique. Les données secondaires  étaient collectées à l’hôpital général de référence de Kikwit 1, dans le registre des accouchées, les partogrammes et fiche de la CPN des femmes enceintes ayant accouchée à la maternité de l’hôpital général de référence de Kikwit1 de  janvier 2018 à décembre 2021. Nous avons considérés comme cas ; toutes les naissances mort-nés âgées de 22 SA à 41 SA pendant la période allant de janvier 2018 à décembre 2021. retrouvé dans les  registres de la maternité puis  chaque cas etait apparié à deux témoins tandis que les témoins entaient considéré comme toutes naissances vivantes survenues après l’accouchement de mort-né pendant notre période d’étude.

    1. Population d’étude et échantillonnage

 La population d’étude etait constituée de naissances vivantes soit 2527 et 125 mort-nées, enregistrés dans le registre de la maternité de l’hôpital général de référence de Kikwit1 pendant la période d’étude ; la taille de l’échantillon nous avons  estimé une proportion des témoins exposés à 0.09 et un OR à 2.  A partir  d’un échantillonnage aléatoire simple nous a permis de sélectionner 80 cas de naissance mort ne que nous avons apparies avec deux témoins de naissance vivante survenu juste après chaque cas sélectionner 80 cas et 160 témoins soit une taille de 240 échantillons. 

Critère d’inclusion et Critère d’exclusion : Toute les gestantes qui ont consulté la maternité de  l’Hôpital Général de Référence de Kikwit 1 pour mort-né  avec une grossesse allant de 22 SA à 41 SA et celle qui ont accouchée d’une naissance vivante après l’accouchement d’une mortinatalité et toute gestante avec une grossesse inferieurs a 22 SA, gémellaire et une grossesse de plus de 41 SA étaient exclus.

    1. COLLECTE DES DONNÉES

Les données collectées à partir des dossiers des gestantes et du registre de la maternité, ensuite mentionnées sur les fiches de collecte des données préalablement conçues selon les variables d’études suivantes: les données sociodémographiques, les antécédents gynéco-obstétricaux et les maladies lié à la grossesse : l’âge de la gestante, le statut matrimonial, la profession, la parité, suivi de la consultation prénatale, les antécédents de mort fœtal in utero (MFIU), la présence ou non des battements cardiaques fœtaux( BCF), le paludisme, l’anémie, les infections urogénitales, la rupture prématurée des membranes, la taille de la gestante, l’âge de la grossesse.

 

 

 

    1. ANALYSES STATISTIQUES

Un contrôle de qualité de données était réaliser sur terrain,les données ont été saisies par le logiciel EPI Data version 3.1 et analysées à l’aide du logiciel Statistical Package for social sciences (SPSS) dans sa version 21. Les analyses ont été  porté sur le calcul des différentes mesures statistiques notamment les mesures de fréquence pour les variables qualitatives et quantitatives groupées, les mesures de tendance centrale et de dispersion pour les variables quantitatives. L’association entre la mort fœtale in utero et les variables explicatives qualitatives ont été  établie par le test de Chi-carré d’indépendance et la force d’association sera estimée par le calcul de l’Odds Ratio (OR). Tandis qu’une régression logistique avec les variables qualitatives et quantitatives significatives, nous a permi d’identifier et de retenir les facteurs associés à la mort in utero à l’hôpital Général de référence de Kikwit 1.

    1. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES

Avant la collecte des données, tous les aspects éthiques et la valeur scientifique de ce projet de recherche étaient  examinés. L’autorisation auprès des autorités de la  zone de santé de KIKWIT-NORD et de l’hôpital général de référence de Kikwit 1 fut accordée. Les données étaient  collectées de manière anonyme et dans le respect de la dignité et de l’équité, seule l’équipe de recherche avait accès aux dossiers. L’équipe était ténue au secret professionnel pour tout ce qui concerne les informations recueillies au cours de cette étude. Seule l’équipe de recherche avait accès aux informations collectées

  1. LES RESULTATS

Tableau 1 : Répartition des accouchements, mort-né et leurs fréquences  par année de 2018-2021

 

2018

2019

2020

2021

TOTAL

Accouchement

747

750

710

320

2527

Mort-né frais

25

21

34

5

85

Mort-né macéré

10

14

9

7

40

Total Mort-né

35

35

43

12

125

Fréquences

4 ,6%

4,60%

6%

3,70%

4 ,9%

Commentaire : Il ressort que la fréquence de mort-né est reste stationnaire a 4 ;6% entre 2018 et 2019, alors qu’en 2020, il est  à 6% et  3,7% en 2021 soit une estimation de 4.9%.

 

Tableau 2 : La répartition descriptive de l’âge maternel, l’Age gestationnel, la parité,

la taille et la gestité des gestantes

Variables

 

Cas

témoins

   

n=80

n=160

Ages Maternel

Médian/An(min-Max)

31,5(13-44)

30(14-43)

Ages gestationnel

SA

38(29-41)

38(30-41)

Taille Maternelle

Cm

161(130-173)

160(135-175)

Parité

 

2(0-7)

2(00-9)

Gestité

 

4(1-10)

3(1-10)

Commentaire : Il ressort que l’âge maternel médian est de 31,5 ans (13-44) pour les cas et 30ans(14-43) pour les témoins, l’âge gestationnel est de 38 SA(29-41) cas et 38(30-41) témoins, la taille est de 161(130-173) cas et 160cm(135-175) pour les témoins, la parité est de 2 enfants(0-7)  cas et 2 enfants (0-9) et la gestité est de 4 grossesses (1-10) cas et 3(1-10) pour les témoins 

Figure 1 : Répartition des accouchements par année  comparé aux mort-né  de 2018-2021

 

Commentaire : Nous notons que le nombre des accouchements est passé de 743 contre 35

                           mort-    nées en 2018, 750 accouchements en 2019 pour 35 mort-nés,

                           par ailleurs en 2020 ; nous notons 710 accouchement sur 43 mort-né et

                           320 accouchements contre 12 mort-nés en 2021, soit au total 2527

 

 

Figure 2 : Evolution de la fréquence des mort-nés  par année de 2018-2021

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